Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis prêtre de la Communauté religieuse des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu. J’y suis rentré il y a 25 ans et y ai rempli diverses fonctions. Je m’occupe aujourd’hui du mécénat et de la collecte grands dons (via des fondations, des associations, des entreprises et des particuliers).
Quel est votre rôle dans Le Grand Relèvement ?
Le Grand relèvement est l’aventure la plus audacieuse de notre projet de restauration de l’Abbaye, tant par son ampleur que par le symbole qu’elle représente. Imaginez… Environ 4,5 millions à lever en 5 ans, pour rebâtir, protéger, restaurer le coeur de l’Abbaye : son église mutilée, amputée, épuisée. C’est un signe fort d’espérance. Mon rôle consiste bien sûr à trouver les fonds qui rendront possible ce vaste chantier. Non sans souligner cependant sa valeur de signe, propre à enthousiasmer des mécènes et à renforcer chez tous les témoins de cette aventure la confiance en ces engagements forts qui éclairent l’avenir.
Depuis combien de temps préparez-vous ce projet ?
Cela fait maintenant plus d’un an que nous préparons ce projet, en Communauté, et avec de proches amis comme le Président du Comité de soutien, en collaboration avec une agence de communication et de mécénat, qui nous apporte la plus-value de son expérience et de son professionnalisme. Il a fallu construire tous les outils de communication et dessiner une stratégie réaliste de campagne, avec tous les contacts et les soutiens acquis depuis 2004.
Pourquoi ce projet d’une envergure exceptionnelle est-il si important pour l’Abbaye et la vie des chanoines ?
Ce lieu est un témoin de notre histoire, de notre culture. Pensez-y, il remonte à Charlemagne ! Nous croyons que l’avenir ne se construit que sur des racines profondes. Par ce projet, nous souhaitons montrer qu’un avenir souriant n’est promis qu’à ceux dont la mémoire est reconnaissante du passé.
Chanoines, et donc disciples de saint Augustin († 430), nous sommes aussi, comme lui épris de beauté. Ce lieu est un joyau. Il y va de notre vocation de restaurer cette Abbaye, de lui rendre sa beauté, et de permettre à nos visiteurs et retraitants de la goûter.
Ce projet est aussi un moyen de rendre à l’église sa pleine dimension et d’ouvrir une plus grande capacité d’accueil. Notre vocation de chanoines nous ouvre à nos contemporains. Il est important pour nous de pouvoir accueillir tous ceux qui se présentent. Et ils sont de plus en plus nombreux !
Ces travaux ont pour objectif de tripler votre capacité d’accueil. Pourquoi ces personnes se tournent-elles vers l’Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse ? Que recherchent-elles ?
Je crois que nos contemporains cherchent des lieux de silence, de paix et d’harmonie. Des lieux phares et des oasis, dans un monde instable, inquiet, précipité. Beaucoup d’hommes et de femmes, croyants ou non, ont aussi besoin de lieux d’écoute gratuite et de bonté désintéressée. Certains ont besoin d’aide. À notre mesure, selon nos forces, mais conformément à notre vocation, nous tâchons d’apporter à chacun un visage du Christ qui accueille, qui encourage, qui soutient, sans exclure personne, sans juger qui que ce soit.
Avez-vous des projets à la fin des travaux pour faire connaître au plus grand nombre votre abbaye ?
Une Abbaye est normalement comme une terre fertile. L’histoire de l’Église montre que les communautés religieuses fidèles à leur vocation sont fécondes. Elles attirent des vocations nouvelles et, nécessairement, elles en arrivent à fonder de nouvelles communautés et de nouvelles abbayes. Voilà un beau projet, car l’homme en est le coeur.
Résumez Le Grand Relèvement en un mot.
Difficile. J’ai bien une image. Elle sera parlante pour certains, étonnante pour d’autres : Un nouveau printemps pour l’Abbaye de Lagrasse, avec, derrière l’image, les idées de beauté, de vie, de fécondité.